Voici une autre petite histoire dans le livre de Bruno Ferrero, histoire qu’on trouve aussi dans diverses versions plus ou moins similaires sur Internet…
Une jeune femme alla chez sa mère pour se plaindre et lui dit à quel point la vie était dure pour elle. Elle ne savait pas comment s’en sortir et avait très envie de tout plaquer. Elle était fatiguée de lutter contre les difficultés de tous les jours. Il lui semblait que, à peine un problème résolu, un autre surgissait pour compliquer les choses.
La mère l’amena dans la cuisine. Elle remplit trois petites casseroles d’eau et les posa sur la cuisinière à haute température. Bientôt l’eau commença à bouillir. Dans la première casserole elle mit une carotte, dans la deuxième un œuf et dans la troisième une poignée de café moulu. Elle laissa bouillir pendant un certain temps, sans rien dire. Après vingt minutes, elle éteignit le feu. Elle sortit la carotte et la déposa sur une assiette, la même chose avec l’œuf, puis versa le café, en le filtrant, dans une tasse.
La mère lui dit de s’approcher et de toucher la carotte : elle le fit et constata que la carotte était molle. Puis la mère lui dit de prendre l’œuf dans sa main et de le casser : après avoir cassé la coquille, elle constata que l’œuf était durci par la cuisson. Puis la mère dit à sa fille de siroter le café. La fille commença à sourire au contact du riche arôme du liquide qu’elle buvait.
Puis elle demanda à sa mère : « Que veut dire tout ça ? »
La mère lui expliqua que chacune des trois choses avait dû faire face à la même épreuve : l’eau bouillante. Et chacune avait réagi de manière différente.
La carotte était entrée dans l’eau étant forte et dure mais, après avoir lutté contre l’eau bouillante, elle s’était ramollie et affaiblie.
L’œuf était entré dans l’eau étant fragile. Son intérieur liquide était protégé par sa coquille mince, mais après avoir lutté contre l’eau bouillante, il s’était endurci.
Le café moulu, en revanche, s’était comporté de manière tout à fait unique. Après avoir été jeté dans l’eau bouillante, il avait agi sur l’eau et l’avait transformée !
« Avec laquelle de ces trois choses t’identifies-tu ? » demanda la mère à sa fille. « Quand l’adversité frappe à ta porte, comment réponds-tu ? Comme la carotte qui devient toute molle ? Comme l’œuf qui laisse son cœur s’endurcir et se dessécher ? Ou es-tu comme le café qui transforme l’eau avec les meilleures qualités qu’il porte en lui ? »
Source: “Carote, uova e caffè”, in La vita secondo l’aurora, dans la série “Piccole storie per l’anima” de Bruno Ferrero, 2014, éd. Elledici, Torino, p. 38s. Traduction libre par Jeff Berkheiser.